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Le virtuose de la coiffure au naturel

Une coiffure naturelle et pleine de vie, à l’image du maestro : David Lucas, que l’on retrouve dans son lumineux salon-appartement de la place Vendôme, orchestrant dans le moindre détail l’accueil et le service de ses clients. Perfectionniste, il a l’œil à tout pour créer une expérience à part et faire avancer le monde de la beauté : l’excellence de ses produits, une expertise unique à la fois dans la coupe et la coloration, et cette bienveillance faite de simplicité et de générosité pour un moment de plaisir partagé et d’échanges. Car ce qui compte le plus, c’est la qualité des relations humaines, afin que chaque passage chez le coiffeur produise une transformation positive permettant de continuer la route.

Tailler une matière vivante

Arcachonnais, David Lucas a grandi tout près de la mer ; d’un père breton, ingénieur, et d’une mère Monique, couturière et originaire de la région. “J’ai passé mon enfance dans la nature : les vagues de l’Océan, les forêts de pins et les dunes d’Aquitaine.” Très tôt, il s’intéresse au végétal. “Mes parents avaient un grand jardin qui fleurissait d’une manière incroyable au printemps. Et j’ai commencé à prendre du plaisir à tailler tout ce qui s’y trouvait !” Sa mère s’en aperçoit : les arbustes, puis la ciboulette et les fines herbes, toutes travaillés avec le sécateur, “et même l’énorme saule pleureur, transformé un beau matin, en une forme brute et carrée”. Vers 10 ans, il se fait même gronder par son père, et pourtant, une passion est née au bout de ses doigts : celle de donner des formes à une matière qui se régénère. Son père lui-même ne coupe t’-il pas ses cheveux tout seul ? Encore un signe son futur métier. David Lucas va s’orienter dans un premier temps vers des études d’œnologie, mais il s’y ennuie très vite et surtout, il a “une réelle urgence de bouger et de faire quelque chose de ses mains”. Sa mère va le pousser définitivement dans cette voie artistique. Il rentre en apprentissage dans un salon de coiffure à Arcachon, et décroche son CAP deux ans plus tard. Son rêve enfin qui se réalise !

L’amour du naturel

Son diplôme en poche, il prend son envol et part travailler à Bordeaux pendant cinq ans. “Je me suis fait là une clientèle qui me restera toujours fidèle” : des bordelaises et beaucoup de parisiennes en vacances dans la région. Son talent, sa dextérité et son sens de l’esthétique se font vite remarquer. “Je coiffais les filles, qui en ont parlé à leurs mères et ainsi, de bouche à oreille, j’ai très vite eu beaucoup de clientes dans le salon.” Sa curiosité est insatiable, et il touche à tout pour apprendre à manier son art jusqu’à l’excellence. Les coupes, les soins, la couleur, la mise en forme, en maîtrisant les outils et les techniques artisanales. Il va aussi tester les meilleurs mélanges et créer ses propres recettes et sa touche personnelle. En 2000, il monte à Paris pour rejoindre l’institut René Furterer, place de la Madeleine. Il y restera dix ans, comme coiffeur star, secondant la Direction. “J’aime tellement cette marque qui prône le naturel. Cela m’a ouvert les yeux sur les bienfaits de la nature et une coiffure vertueuse qui fait du bien.” La marque en effet, commercialise des produits capillaires et des soins à base de plantes et d’huiles essentielles. David Lucas s’intéresse alors à la botanique et travaille ses mélanges pour mettre de l’éclat aux cheveux, notamment la coloration végétale en plein essor. “Quand on est coiffeur en France, on est approché par des grandes marques de colorants et c’est très tentant de se laisser séduire. Or pour être un bon coloriste, il faut très bien connaître ses produits, ses pigments, et travailler constamment avec les mêmes, pour produire le résultat que l’on souhaite.” Il va apprendre la science de la coloration au naturel qui est une alchimie et même un art à part ! Il gagne en maturité et en expérience et développe son métier avec des créations personnelles dont on parle désormais dans les médias et le Tout-Paris. Lui, garde sa gentillesse naturelle et sa disponibilité avec une élégance et un style personnel, “car coiffer c’est donner du plaisir et partager cette joie, tout simplement.”

Un salon à son image

A un moment, il a cette intuition : créer un salon qui lui ressemble, dans un appartement, pour offrir à ses clientes l’excellence dans une intimité plus grande. Avec son cousin philosophe, Benjamin, il investit dans les beaux quartiers de la Capitale, derrière la place Vendôme, au premier étage d’un immeuble typiquement parisien. “Car c’est là que j’ai mes sources d’inspiration : la mode, les défilés et tout ce que Paris offre. Tout est tellement beau dans cette ville !” Il quitte son employeur treize jours exactement avant d’ouvrir son salon. Un vrai saut dans l’inconnu ! “Je me souviens du jour précédant l’ouverture ; c’était le 21 février 2010, les ouvriers étaient partis et je me suis retrouvé tout seul dans le fond de la cour, un jour de pluie. L’angoisse m’a étreint : ai-je eu raison ? C’est un pari immense qui se jouait là.” Mais l’adresse discrète va connaître tout de suite un énorme succès car dans ce lieu à l’écart de la rue, l’attention bienveillante est dans les moindres détails : les objets de décoration chinés, la délicatesse des théières et l’accueil personnalisé. David y officie tout seul et travaille de manière remarquable, en mettant en place ce qui fera sa signature : le balayage (avec enveloppement sous plastique transparent) et la coloration botanique, où il utilise des pigments fins d’une marque américaine, “ce qui permet une plus faible oxygénation. Il y a aussi les coupes du Maître-coiffeur qui continuent de séduire par leur justesse et leur naturel. “On n’est plus à l’époque de Vidal Sassoon, avec des coupes géométriques très travaillées ; Aujourd’hui, c’est la liberté qui prime avec un style naturel qui met en valeur la vraie personnalité des clientes.”

Un an plus tard, il a besoin de recruter et de s’agrandir pour répondre à un carnet de rendez-vous qui s’affiche complet. C’est au deuxième étage qu’il trouvera le lieu idéal pour son nouveau salon baptisé “En Aparté”. “C’est ma création dont je suis le plus fier, un lieu de pure beauté et de partage.” Le salon fait 150 m2, de style haussmannien, avec terrasse, moulures, parquet et cheminée en marbre, “et tout a été pensé pour faire de la coiffure, dans une élégance épurée, distinguée et simple”. Dans ce cocon, les clientes son accueillies comme chez elles, par près une dizaine de coiffeurs et de coloristes, tous formés par David Lucas lui-même. Avec cette diversité si importante à ses yeux. “C’est fascinant de voir toute cette brigade à sa place, et cette atmosphère cosmopolite qui est un enrichissement permanent. Une japonaise, un iranien… Tout le monde ici s’affaire pour faire vivre une expérience de plaisir, de détente et de volupté ; “un moment de déconnexion total, un moment pour soi.”

Continuer d’avancer

Ne jamais s’arrêter de coiffer, de créer, d’être à l’écoute et suivre sa voie ; telle est la philosophie de David Lucas. “Je fonctionne aux coups de cœur et avec ce qui se présente tout simplement.” C’est ainsi qu’on est venu le solliciter pour diriger deux prestigieux salons de coiffure dans des établissements de luxe en France. Le premier, dans un Hôtel-Spa : le Ha(a)ïtza près de la dune du Pilat. David Lucas y propose l’ensemble de ses prestations, y compris une gamme exclusive de produits de soin, qui porte le nom de “Monique”, en hommage à sa maman. Le deuxième à l’hôtel Crillon à Paris, “un salon en rez-de-chaussée qui ouvre sur une magnifique cour arborée”. Là, il a constitué une équipe totalement dédiée aux besoins des clientes de l’hôtel ou des parisiennes de passage, et sa signature est devenue la marque d’un savoir-faire à la française très recherché dans le monde. Ce travailleur acharné continue aussi ses partenariats avec le Japon. Dans son salon, on peut tester désormais le soin spécifique issu de la haute technologie nipponne : Tokio Inkarami, un rituel à base de 8 kératines et divers acides aminés. Il est aussi coiffeur exclusif de la marque Kérastase et consultant pour L’Oréal. “Dimanche dernier, j’ai travaillé sur leur nouvelle marque de coloration qui arrive au mois de mai dans les salons.” Une gamme 100% végétale à base de trois pigments le henné, le cassia et l’indigo, enrobées d’huile de noix de coco…

Des couleurs et des reflets ; dans ses cheveux et pleins les yeux ! Voilà ce que permet une rencontre avec David Lucas, pour embellir son corps et son esprit. Dans ses salons, ce sont bien-être et efficacité qui se donnent en toute simplicité et naturel, et l’on ressort transformé par l’essentiel, avec cette bienveillance qui illumine notre relation à nous-même et aux autres. Infatigable, il veut mettre sa passion au service de toutes les femmes, en continuant d’exercer avec ses mains, là où la vie le mènera. Londres ou le Japon un jour ? Avec un sourire discret, il nous livre ce scoop : l’enfant du pays reviendra bientôt sur ses terres bordelaises, dans un lieu fabuleux pour poursuivre l’histoire…

Textes et photos sont une création originale de ©Carine Mouradian, suite à une rencontre le 14 mars 2018 – Tous droits réservés.

Lien vers le site de David Lucas

Galerie photos de David Lucas

L’authenticité selon David Lucas, le coiffeur star passionné des femmes

“ J’ai toujours aimé le naturel. Cela vient de mon enfance et le rôle de ma mère, couturière et cuisinière hors pair, a été déterminant. A Arcachon, ville sans fioriture, j’ai grandi dans l’amour et avec une éducation qui valorise l’humain et le contact avec la nature. L’eau, mais surtout le végétal qui a éveillé en moi la créativité, dont je ne peux me passer un seul jour de ma vie. J’ai aussi toujours été entouré de femmes, et ce contact m’a ouvert l’esprit. Leur féminité, leur sensualité ; dans les gestes, dans leurs atours, dans leur façon d’être. C’est pour elles que je travaille et cela donne du sens à mon action. Le naturel, c’est enfin dans ma matière de prédilection : les cheveux. Je reste fasciné pour leur force de vie, et toute la protection et les soins que nous leur devons pour les rendre beaux et lumineux, et je veux, à mon niveau, faire avancer les tendances dans ce sens. Une coloration responsable, des produits sains et le meilleur des plantes pour donner du reflet, gainer le cheveu et apporter force et brillance. En réalité, c’est compliqué de faire naturel. Il y a une mesure des choses à avoir tout le temps, une retenue, trouver la petite touche qui permet de relever l’ensemble. Ce n’est jamais dans la surenchère.

Ce qui me permet de garder les pieds sur terre, c’est le contact avec mes clientes et de travailler avec mes mains : c’est un besoin viscéral chez moi. J’essaye, à mon niveau, d’être un acteur du bon goût. Dans un salon de coiffure, on est dans un cocon où on va passer notre vie à épurer : trop de dégradé, trop de balayage, trop de couleurs… On veut donc sensibiliser les clientes sur tout ce qui abîme leur cheveu et notamment la coloration chimique qui détruit la mélanine et endommage la fibre capillaire, en plus de l’existence des allergènes et autres molécules au nom compliqué. On peut donc s’interroger sur son innocuité dans les teintures capillaires. Les grandes marques ont enfin compris qu’il y a urgence et elles investissent pour allier efficacité et naturel, dans une nouvelle génération de teintures botaniques. Ce qui se vit dans la haute-coiffure, c’est cette expertise et le vrai chic, c’est d’être un coiffeur qui coupe avec son style et qui peut en même temps répondre à cette spécialité à part. Il est donc fondamental de séparer les métiers de coloriste et de coupeur, afin d’exceller dans les deux disciplines.

Ce qui est fondamental, c’est de bien communiquer avec la cliente. Cette écoute permet de déceler son réel besoin, ses envies du moment, son univers à elle ; et même, de voir si sa décision est réfléchie car une coupe ou une coloration est toujours un moment important dans leur vie. Une coupe va apporter un look, un style, une image de soi plus affirmée et plus confiante. C’est une transformation d’image, de silhouette et d’état d’esprit qui s’opère intérieurement et même si on ne le voit pas directement, il y aura toujours un changement d’optique qui se réalisera dans les jours qui suivent. Aussi, les coiffeurs qui réussissent le mieux sont ceux qui savent mettre en valeur la personnalité de leurs clientes pour qu’elles soient plus en accord avec elles-mêmes, avec ce qu’elles vivent ou ce qu’elles souhaiteraient être, en fonction de leur vécu et même des saisons ou de leur humeur.

L’apparence est un critère important dans mon métier et on a vraiment deux sortes de clientes. Celles qui assument leur identité et qui sont en paix avec elles-mêmes et l’image qu’elles renvoient aux autres. Et celles qui sont encore dépendantes de l’approbation et de la considération extérieure, et qui ont besoin d’être constamment sublimées. On se doit à notre manière, de les aider à se trouver elles-mêmes, cette part authentique et vraie qu’elles masquent dans le paraître. C’est pourquoi j’aime la coiffure au naturel, celle qui révèle du moins l’identité du moment. Une des manières d’y arriver, c’est de toujours questionner les besoins et s’ils sont trop ambitieux, respecter la demande de la cliente mais en mettant des jalons pour les atteindre par étapes. On va par exemple doser les nuances de la coloration pour préserver le cheveu et l’impact des différentes techniques, ou couper par étapes, si le désir date de ce matin. Plus on prévient les clientes, et mieux ça se passe, et c’est la clé de la réussite.

Pour finir, la coiffure est un art éphémère : un coup de vent, un froissement, qui nous rend humble et nous aide à apprécier le moment présent. C’est pourquoi je fais aussi de la photo pour figer mes propres modèles et collections. Au final, je suis donc un coiffeur en salon, et j’ai cette chance inouïe d’exercer un métier fait de plaisir et de reconnaissance directe, que l’on peut partager avec les clients et l’ensemble de son équipe. Le vrai luxe pour moi c’est donc ce quotidien dans ce salon, avec tout cet espace, cette belle luminosité et ces odeurs apaisantes, en étant entouré de belles personnes qui ont une gentillesse naturelle. Bien sûr, c’est aussi le temps et la qualité des relations humaines avec des moments privilégiés entre amis, ou quand je retourne voir ma mère pour déguster un de ses plats savoureux. C’est tellement rare ! Le vrai luxe en définitif, c’est vivre simplement et en toute discrétion, en apportant le meilleur de soi-même et en évoluant sans cesse pour donner et prendre du plaisir à embellir le monde. ”

Textes et photos sont une création originale de ©Carine Mouradian, suite à une rencontre le 14 mars 2018 – Tous droits réservés.

Lien vers le site de David Lucas

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